vendredi 28 août 2009

Il y a des jours particulièrement étonnants.



J'ai encore dormi dans n'importe quel ordre la nuit dernière. Grosso-modo, après une journée de plus ou moins sommeil, plus ou moins naturel (plutôt moins en fait) j'ai émergé un peu vaseux autour de 2h du matin, tentant vainement de chatter alors qu'après trois changement de résolution, je ne réussissais toujours pas à lire mon écran clairement.

Cela histoire de détourner mon attention des compresses que je me fourrais allègrement dans la bouche pour éponger les conséquences du déquenottage massif de la veille. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre, le goût du sang et de la gaze me filait la gerbe et mes doigts tapaient en verlan: je me suis recouché.


Sur le coup des sept heures, j'étais à nouveau réveillé par l'arrivé à la maison de mes grands-parents. Ils viennent chez ma môman terminer leur tournée annuelle. Ayant déjà "profité" d'eux largement pendant mon passage en Californie, j'avais envisagé de décamper au plus tôt, mais il fallait se rendre à l'évidence, j'étais loin de pouvoir prendre la route hier.


C'est donc la mine déconfite que je me pointais pour partager le petit-déjeuner familial sur la terrasse. J'en profitais pour me faire plaindre amplement et avaler, par bouchée de 3 grammes, un quart de pêche et un pot de riz-au-lait (35 minutes pour l'opération... Pensez à émasculer l'anesthésiste qui intube au marteau piqueur!) .


La matinée passant, je me suis refait une humeur et je suis allez chercher un carrosse pour me mener à Mars. Puis j'envisageais de faire quelques courses de dernières minutes. Puisque décidément personne sauf moi ne me sentait partir seul en voiture, je m'adjoignais ma grand-mère pour cette courte promenade. Charmée de monter pour la première fois dans une de ces berlines allemandes, et sans doute mise en confiance par mon incapacité à lui répondre plus de deux mots toutes les six phrases elle me fit comme rarement la conversation.


Il m'appartient d'apporter là quelques précisions. Ma grand-mère, comme une partie de sa descendance se revendique d'une sous-branche pas très ouverte d'une religion en vogue depuis un couple de millénaires. Autant dire que, pour elle, moi et tous les invertis, on est voué aux Gémonies; et pour ce qui est de l'âme: en brochette sans poivron chez Satan lui-même.

J'ai essayé d'aborder avec elle ma condition, à plusieurs reprises, dans un soucis éducatif bien-sur, mais devant le barrage de négationisme, la vague de conservatisme borné, j'avais jeté l'éponge. Nous en avions conclus sagement avec un cousin, que mes grands-parents étaient complètement incapable d'établir certaines connections neuronales, et que pas plus qu'en Iran, il n'y avait de pédés dans leur famille... Soit.


Mais cet après-midi, en attendant que la pile de sa montre fût changée, elle engagea la conversation sur le terrain de ma vie personnelle. Damned. Campant sur les derniers essais infructueux, je me contentais de réponses évasive tout en essayant d'avaler des miettes de brownie. C'est alors que mes oreilles commencèrent à vibrer très fort. Petit à petit, elle s'aventurait sur un terrain tout à fait nouveau pour elle: l'idée que je pourrais fréquenter des garçons...


La façon absolument défensive dont elle le présentait était tellement risible que je faillis en recracher la demi-bouché qu'il m'avait fallu presque dix minutes pour avaler! Dans le désordre: "j'aurai pu avoir été tenté", "parce qu'on est souvent soumis à ce genre de proposition", "marine milieu très masculin", "éloignement", "expérience", "passager", "juste ami", "sans passage à l'acte", "communauté de pensé", "amitié sans sexe" et encore, on évitait de justesse la faiblesse psychologique et le couplet sur le manque de repère...

Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois (fichu noisette) pour lui assener que j'avais eu un bon paquet de copains, que j'étais tout a fait passé à l'acte (jamais avec un marin) et surtout que ça me rendait parfaitement heureux!


J'attendais le moment depuis trop longtemps. Si elle pensait que je ne saisirai pas la perche... Elle tenta de m'offrir une nouvelle sortie, en me reparlant d'enfants: que ça impliquait forcément une maman; si je pensais à l'un, je devais vouloir l'autre! Las, je lui rappelais qu'en 2009, on trouvait toujours des solutions et que j'étais bien prêt à aller ailleurs pour y vivre heureux, avec des droits, un mari et des marmots.


Elle a pris le tout avec un certain calme, je crois. J'en ai profité pour repasser une couche sur le fait que je trouvais ma vie des plus cool comme ça (pasque je commençais aussi à en avoir plutôt marre de ses histoires d'homos paumés qui venait pleurer dans ses bras pour être libérer du Mal), que je voyais pas le problème. Forcément, ajoutais-je, ton Dieu te dit que c'est affreux, va, le mien: il s'en tamponne! Et même à ça, elle sembla se récrier un peu, mais ne dit rien. Il n'y eut pas de dernier sursaut. J'allais manquer la visite post-op chez le stomato: nous pliâmes vite fait.

mardi 25 août 2009

Le Prince Charmant: je l'enc***

Pardon, y'a des âmes sensibles dans la salle? Ah oui-mais-non: c'est un blog majeur ici :) je vais pouvoir me lâcher, puis c'est pas si souvent!


Pour comprendre les raisons de ma nervosité absolument pas due à un trop plein d'hormones, un petit rappel s'impose.


Alors que le Maru s'apprêtait à quitter définitivement le port de Marseille, le sort mis sur le chemin de son joyeux Capitaine (ça, c'est moi) un gentil matelot (ça, c'est lui). Quand je dis qu'on s'apprêtait à appareiller, on avait déjà remonté la coupée et on a fait connaissance dans les cartons, c'est pour dire! J'entretenais déjà depuis une lune la conversation avec ce garçon et la rencontre confirma un feeling réciproque plutôt positif. Mais voilà, comme d'habitude, le large m'appelait.


On se quittait donc, pleins d'espoirs de se revoir, je rajoutais Marseille en tête de ligne et pensais les possibilités d'y revenir plus régulièrement. Cependant, je devais au passage promettre de ne pas folâtrer partout en escale si je voulais retrouver le monsieur au retour. Dont acte. Je fus sage. Malgré les incroyables tentations de l'été.


Pis avant de remettre pied sur le vieux continent, j'eus une série de discussion avec le monsieur. Qui me révélèrent en vrac: qu'il voulait suspendre toute activité sexuelle pendant un an pour protester contre lui-même et ses excès de jeunesse, qu'il voulait trouver quelqu'un qui soit là plus souvent ou plutôt personne, que j'étais très bien, mais une semaine tous les six mois (en vrai je suis là plus souvent, faut pas exagérer) ça serait pas suffisant!


Bon, j'étais tombé en plein mélo, comme un cheveu dans la soupe. Alors qu'il se redécouvrait dans les études et un brin de solitude, je venais comme le diable, mon carquois plein de flèches à tentations. Le pire, ça été de me dire que plus il craquait (parce qu'il craquait, je l'ai pas forcé non plus ^^) plus il se mortifiait après coup!


Voilà, un double complexe du Prince Charmant en bonne et due forme! Moi qui pour la première fois devait ranger ma libido au vestiaire (dans une période à terre) pour une histoire qui sentait le souffre à des miles à la ronde et lui qui s'était toujours pas remis de lui-même et qui espérait plus rien ou à défaut la perfection!


Rhaaaaaaaaa. Et merde que tout ça! Alors que je suis en pleine phase: "ça va bien les conneries, on arrête de recruter les équipages dans les tavernes: il nous faut du upper-class et on se donnera les moyens du long terme!"; je me suis auto-fauché dans mon élan... Il était bien, malgré les vices cachés, j'espérais bien en tirer quelque chose et j'imaginais même donner un sursis à Marseille (sic).


Bon, ben voilà, en plus je suis trop con (si, encore) je pense encore pouvoir lui faire changer d'avis sur lui et sur ma vie, mais par contre, mon niveau de concessions est au plus bas. Mon centre de gravité a refilé vers l'outre-Rhin, et je me laisse aller à de nouvelles envies. Entre autres (grrrr, ça c'est encore la faute à RC* et à Olf): ça... Je vais être occupé aux prochaines vacances ^^ et en attendant, que je suis con, mais que je suis con!

vendredi 21 août 2009

En attendant d'embarquer...

C'est assez amusant ces périodes de vacances. Tout le monde est sur la route et avec certains tout le monde, les dites routes se croisent assez souvent. Ce fut le cas avec la bande des cinéastes. Partis de France il y a quelques mois pour rapporter au monde, en vrac, le prix du steak argentin, le malheur des coyotes (ou de leurs clients) et les abus répétés des affreux de la nomenklatura de l'agro-alimentaire mondial, ils ont eu la bonne idée d'avoir à quelque chose prêt le même programme que votre serviteur pour la fin de leur voyage. Une remonté à travers l'Amérique du nord dont les étapes voulaient correspondre.


Nous avons ainsi partagé quelques burgers dans un restaurant idéalement dénommé le Bareback (ça doit pouvoir dire autre chose, mais honnêtement j'avais l'esprit trop tordu pour y réfléchir) après une journée de surf à San Diego et quinze jours plus tard, nous descendions les pintes sur St Denis! C'est à ce moment que vint l'inattendue proposition d'aller se jeter d'un avion le lendemain même. Une bande de français fous, dont une bonne partie localisée, les avait pousser à ébaucher ce projet décadent. Le temps de décaler un rendez-vous du lendemain et j'acceptais de me joindre à eux.


D'habitude, je préfère piloter. N'importe quoi, même si ça vole, j'ai eu ma période pour ça. Depuis quelque temps, l'idée de reprendre le vol, en planeur ou en parapente, me travaille. Quant à sauter, j'y réfléchissait plus ou moins sérieusement, sachant que dans l'absolu: j'ai peur du vide! Etonnement, ça ne m'empêche pas de grimper, ou de faire le funambule quand je suis bourré. Mais par exemple, quand il s'agit d'attaquer le plongeoir de cinq mètre à la piscine municipale, ça finit souvent en retraite laborieuse à quatre patte sur la planche.


C'était donc l'occasion rêvée de voir se qu'on valait. Météo idéale, compagnie de qualité! Le lendemain, à l'heure dite (ou presque, mais ces fichus travaux partout...!) nous étions à l'aérodrome. Quelques tentes, des bâtiments préfabriqués et surtout l'ambiance détendue de joyeux fous qui s'épanouissent à l'abri des regards. Une décharge à signer, un numéro à laisser au cas où. Et puis attendre son tour, l'avion décolle et se repose, larguant à chaque fois son lot de passagers à 12 000 pieds. Les candidats sont appelés régulièrement à l'habillage, par des haut-parleurs à l'accent québécois. Notre tour. L'ambiance est légère et rigolarde, pas de tension accumulée: nous attendions tranquillement en jouant aux boules (Massillia Powa!). Puis le briefing, à l'écart de la foule, toujours détendu, mais l'isolement du groupe lui donne une tournure solennelle. Haut-parleurs: trois minutes. Les instructeurs viennent à peine de se poser du saut précédant, ils nous rejoignent, chacun le sien, déjà attribués. Français, canadien, finnois, néo-zelandais. Les deux derniers sont fous! Le mien, le canadien, plutôt calme. L'avion se pose, ne coupe pas, dernier check, on embarque, dans l'ordre inverse de saut. Je suis en deuxième ligne après les solos. Les deux fous déconnent abondamment, puis briefent leur binôme. Le français aussi. Le mien est silencieux. Il me montre juste son altimètre, régulièrement. Les lampes, trois minutes, enfin, il me briefe rapido. Rien de nouveau. A part la position de base, y'a pas grand chose à savoir!


La porte s'ouvre, les solos partent en hurlant. Le français part avec la collègue, les filles d'abord. Puis nous. Pas trop le temps de se poser des question, pas le temps de refuser le vide. Il pousse derrière. On est dehors. Je suis débile. C'est pas si pire. Le temps de se dire ça et on est stabilisé en chute libre. C'est é-nor-me! Je kiffe. Quelques secondes seulement: on ouvre à 5000 pieds, tout en douceur. Le bruit s'arrète. On enlève les lunettes. Le reste, c'est de la promenade et du jeu à faire des tours de manège en tirant sur les longes. Encore quelques minutes, on se pose, pis on regarde déjà l'avion repartir avec envie. Je sens que c'est pas le dernier!

mercredi 19 août 2009

Je rentre

Enfin, je viens passer 15 jours en France disons.
Et j'ai pleins de choses à vous raconter...
Mais j'ai la flemme. Je ferai ça dans l'avion.
Teaser:
Comment j'ai attrapé la grippe A en sautant en parachute!
Comment j'ai attrapé des MST sans tromper mon copain qui le sera sans doute plus à mon retour!
Comment je me suis fais tordre le coup, pour de l'argent!
Comment une coiffeuse mexicaine a raté ma coupe et un mignon du village a sauvé l'affaire!
Et en bonus track, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Cody-le-jardinier, qui vient tondre la pelouse de l'amiral....

Que de suspens!

jeudi 6 août 2009

Ajout au rôle.

IL est revenu!

De Big Sur à San Fransisco


Aquarium de Monterey



Canada! Me... revoilà!

Presque un mois que nous avons largué les amarres: un petit point s'impose!

La première tournée (nord-américaine) est presque bouclée. Revenue en terre canadienne, je reprends mon souffle et profite d'être loin de toute mer pour apprendre le travail de la terre. Je suis quasi quotidiennement recruté pour sarcler le potager et le labeur ne me déplaît pas tant que ça. Rien à voir avec Cody-le-jardinier (jailbait) qui vient donner un coup de main pour tondre la pelouse! Mon homme m'attendant au port je suis d'une sagesse insoupçonnée. Insensible aussi aux appels des ex (il semble que ce soit la saison) qui défient le décalage horaire et ma raison!

Les trois dernières semaines m'ont vu, dans l'ordre: surfer la vague à San Diego, pleurer la découverte de nouveaux muscles dans mon dos, faire le tour de studios Hollywoodiens (on est touriste ou on l'est pas), me faire inviter chez le manager d'un motel dont l'établissement était plein, y boire du bon vin, remonter la Highway 1, le long de la côte, y spoter les éléphants de mer, faire ma pause à San Fransisco, prendre un promène-couillons dans la baie pour passer sous le pont, faire du Rock-band avec les cousins, me refaire le dos dans un spa sous les étoiles, vue sur SF... les quelques centaines de miles sur les jours précédents commençant à se faire sentir!

Je comptais profiter de l'escale à SF pour squatter le studio de tonton et améliorer ma maîtrise de l'art photographique... las, la présence massive de famille a transformé le plan en une semaine tour-operator, bien, mais fatigante.

La dernière étape, 20 heures, avions plus voiture, sans trop de sommeil m'a achevé. Mais tout s'enchaîne bien: la campagne anglophone est un coin idéal pour se ressourcer. Comme au premier jour de ma tournée, alors que je débarquais d'Europe, j'ai fais une cure de sommeil, pris le soleil qui se dégageait juste pour mon arrivée, puis ai profité des plaisirs simples qu'offrent le voisinage: profusion de bleuets, étangs et chalets, internet depuis mon lit, bibliothèque fournie.

Si je suis sage, je m'offrirai un nouvel objectif en passant à Montréal et tenterai de mettre en pratique toutes les techniques de portrait que je m'efforce d'apprendre ici (je pense à ma reconversion).... à suivre...