mardi 14 avril 2009

Aprèm' au soleil...(2)



Aprèm' au soleil...(1)


Le Mercato

Il semblerait que le soleil soit en train de gagner la partie. Semaine après semaine, moins de pluie et plus de rayons à vous faire tomber le sweat-shirt. Conséquence directe, les ados bourgeonnent et les hormones de la population générale bouillonnent, rien de moins: c'est le début du grand mercato printanier (qui précède la période non moins agréable des orgies estivales).


Sensible comme les autres à la caresse du soleil et à la solitude sur la plage, je me suis réactivé. Non pas seulement sur les différents sites dédiés mais surtout pour donner suite aux quelques rencontres glanées là-bas. Ces deux dernières semaines furent donc une succession de verres à droite, de sorties à gauche et de superposition de prénoms-rendez-vous-sms-tu-fais-quoi-dans-la-vie.


Alors que cet harassant marathon arrive sans doute à sa fin, je m'apprête à éliminer quelques concurrents afin d'y voir plus clair. Reste en favori un garçon plein d'avenir. Enfin, dont la relation avec moi a un avenir potentiel.


Basta les étudiants, monsieur travaille (ou presque... il finit sa spécialité. Monsieur sauve des vies!... ou vous refait le visage, mais c'est plus cher!). En conséquence, il est indépendant, a un appartement agréable et développe un goût certain pour les arts. Il joue très bien du piano et il a de la conversation. Il apprend la cuisine avec sa meilleure amie, qui est aussi une grande fille (travaille, a une vie, grande quoi). Enfin, tout cela nous change bien bien de toutes ces post-lycéennes que nous ramènent amis et coloc' à la maison!

Enfin autre chose que du psyco-drame tout juste digne d'AB-production. Agréable.


Nous avons eu quelques conversations sympathiques. On s'entend bien. Il m'apprécie, me l'a dit dans un message qu'il m'a envoyé pour me souhaiter la bonne nuit. Je lui ai répondu que moi aussi. J'ai bien envi de laisser une chance à cette relation là. Suspendre les entrevues avec les deux ou trois autres, pour un moment.


J'ai le sentiment que ce flirt part sur de bonnes bases (trois fois que l'on se voit et on a toujours pas couché ensemble! Si c'est pas mignon!). Il est un peu plus âgé mais a bien moins de cheveux blancs que moi. Il est souriant. Je crois que je l'aime bien!... je suis dans la merde.

lundi 6 avril 2009

Pavillon arc-en-ciel

Décidément, il est dur de se remettre à l'écriture.


Revenu de plusieurs semaines de croisières imaginaires, je vais tenter de vous résumer mon journal de non-mer!


Tout d'abord, nous avons pavillonné le Triton Maru! Si le Corsaire arborait tout naturellement le pavillon noir, c'est le rainbow flag qui bat à la poupe du Maru! Tout aussi fièrement.


Explications.


Depuis le quelques temps, deux sentiments concomitants me poussaient à abandonner mes restes de retenue: d'une part je suis tous les jours plus à l'aise avec ma vie socialo-sexuelle et prêt à défendre mes intérêts et d'autre part les derniers placards à l'horizon me rebutent de plus en plus. Ainsi, j'ai décidé depuis ma rentré qu'il était hors de question de camoufler quoi que ce soit à l'Akadémie. La plupart de mes amis étant déjà au courant, la nouvelle atteignit alors mon cercle social élargi. Sans heurt.


Jusqu'à un certain stage de formation médical, il y a de cela trois semaines. L'humeur était jouasse et, comme il semble à chacun de nos stages, nous parlions principalement d'alcoolisme et de sexe. C'est fou, mais ramener les soins infirmiers, la télémédecine, les ressources humaines, la météo et la navigation à l'alcool et au sexe, toujours, ça tient du sport de compétition (ou dénote certaines obsessions marinières)... enfin, passons.

Toujours est-il que moi et ma bande, nous n'étions pas avares de commentaires. A un moment, après une remarque trop quelconque, le médecin qui nous supportait fit une aparté au sujet de l'homosexualité. Pour mes petits camarades qui vivent à hétéroland, ils expliqua calmement qu'un pourcentage non négligeable de la population éprouvait une attirance pour le même sexe et qu'au vu de notre nombre, il devait statistiquement se trouver parmi nous au moins trois homosexuels. C'est là que votre serviteur, grisé par deux bonnes heures à sortir des bons mots, tapa du poing sur la table et lâcha avec entrain: "Bon, ils sont où les deux autres!".


Cela fit bien rire. Mais sous les rires et sans aucune préméditation, nous venions d'assister à une sortie presque officielle!


Ce jour là, nous avons franchit un cap. Certain. Je crois bien être le premier PD avéré de l'histoire de cette fichue Akadémie. Pas homo, par contre; il y a trois ans, nous avions une lesbienne parmi nous: trop fortes ces lesbiennes, toujours en avance! Mais malheureusement, elle n'est pas restée bien longtemps... j'ignore les raisons réelles de sa démission, mais le fait est qu'elle se retira après sa première année.


A la fin de la semaine suivante, j'apprenais que la nouvelle avait déjà transpercé jusque sur les navires de la compagnie, en tout cas jusqu'aux oreilles des vieux Capitaines, les seuls à ne pas savoir. Transformant ainsi la rumeur en info bien gouleyante à mâchonner pendant les longs embarquements... Je soupçonne le rapporteur d'avoir aussi joué la taupe, mais bon, je ne lui en veux pas, je m'en fiche: c'est un petit monde de toute manière et je ne comptais pas vraiment y échapper. Le retour à bord sera intéressant. 


A voir si cela conforte les générations montantes... Je sais que je ne suis pas le seul là bas: la marine et pédéland sont définitivement de petits ensembles... leur intersection est bien vite mise en évidence pour qui s'y penche!