mardi 1 décembre 2009

Yes

Bon, je sais que j'ai encore laissé dix messages en suspend.
Je sais que ça fait un mois que je donne pas de nouvelles, voir plus.
Mais là, là, je viens de débarquer.
C'était inattendu, c'est plutôt pas mal.
Je suis dans un train dans la capitale et je crois que je vais y rester quelques jours, le temps de transitionner et de préparer la suite.
De ma petite retraite, je vous raconterai la suite de mes histoires chiantes et toutes les nouvelles aventures qui ont animées la fin de ce voyage!

vendredi 16 octobre 2009

La remontée.

J'ai toujours du mal à réaliser quand le froid revient qu'il faut que je me couvre un peu plus. Ressortir les pulls, les pantalons, les chaussures fermées. Un peu l'inverse de la grenouille qui bout dans le film d'Al Gore. Je chope un rhume presque à chaque fois. Surtout quand l'hiver arrive à trop grands pas.


Chez nous, l'hiver arrive à coup d'environ 430 miles nautiques par 24 heures!


Ce matin, nous passerons les Canaries. Leçon du quart d'hier: j'ai pris un pull, mais trop tard; j'éternue et je mouche... Remarque, on a jamais vu personne crever par une aube à 25 degrés.


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Vous savez comme on se plaît à imaginer qu'un bon morceau des ondes qu'on émet un peu partout sur Terre vont se perdre dans l'espace pour charmer l'oreille de petits hommes verts? Eh bien, il existe cet endroit sur la côte d'Afrique: le Cap Blanc, où pour une raison mystérieuse reviennent s'écraser une partie d'entre elles.


Le Cap Blanc est un endroit étrange pour les marins. Non content d'être immédiatement voisin du fameux Banc d'Arguin qui en a médusé plus d'un (hahahaha, jeu de mot à dix balles! Ok, je vais me coucher), on y entend aussi sur la VHF des voix qui parlent à plus de mille miles de là (sachant qu'une VHF puissante émet en moyenne à soixante miles max)!


Les radars, aussi, ont la facheuse tendance de se couvrir de faux echos. Phénomène que l'on justifie par l'imposante masse de roches magnétiques qui forment le cap lui-même.

Pour ce qui est des radios, on trouvera peut-être l'explication dans des conditions atmosphériques particulières (genre l'Harmattan qui balaie l'océan un peu plus au nord) qui forment un duct d'onde.


Mais bon, je précise ça parce que je sais que j'ai un lectorat cartésien qui ne se satisferait pas de vieilles et plus modernes légendes: à part moi, je préfère bien garder à l'endroit sa part de mystère!

La fumée du Havane

La lune se reflète doucement sur la surface, signe que les vents sont complètement tombés. Le navire ne roule plus, vibre peu: il file silencieusement entre les lignes de grains. Nous traversons le pot-au-noir; encore quelques jours et ce sera le Cap-vert, puis les Canaries qui marqueront certainement notre retour à l'hiver!


Cette zone sent le vide. Bien nous va de ne faire que la traverser: à petite dose elle ramène la sérénité; mais, trop longtemps ses prisonniers, elle crée un certain malaise.

En l'occurrence, un peu de détente est bienvenue: la tournée du sud aura bien vallu pour cette fois la tournée du nord en fait d'émotions.


Si l'on voulait remonter aux causes toutes premières de nos ennuis, on se perdrait sans doute en conjectures et dans le temps, dans les historiques de maintenance de l'année écoulée. Mais contentons nous de revenir à ce que virent ceux qui ne descendent pas dans les entrailles surchauffées de notre petit navire.


Tout a commencé par un panache, un grand panache de fumée blanche qui s'élevait dans le ciel clair et matinal d'une de ces îles du nord de la Caraïbe. Pour moi, libéré du quart une heure plus tôt, le temps était à la détente et, pour ne pas manquer à la tradition, j'avais quitté le bord, armé de mon seul masque de plongée, pour aller lutter à ma façon contre mon réchauffement planétaire. La houle agitait assez copieusement la baie ouverte pour que je me contente de marcher au bout du quai avant d'abandonner polo et savates et plonger dans l'eau turquoise. Je passais une petite demi-heure à barboter comme ça avant de me décider à retourner au bateau pour lequel je devais aller faire quelques achats en ville.

C'est sur le chemin du retour que je le vis s'élever. Puis retomber avec lourdeur et se dissiper par l'arrière. Passé ce coup de semonce, la cheminée se mit à cracher en flux régulier, comme un croiseur, une quantité sérieuse de vapeur. Rien de bien normal. Arrivé à bord, je me fendis d'un coup de fil aux mécanos pour leur suggérer un coup d'oeil à leurs échappements puis, la conscience tranquille, filais à mes courses.


Nous appareillâmes le soir, mais en forme de faux départ. Quelques miles après avoir débarqué le pilote, clair des côtes et le courant ne nous portant que vers le large de la mer intérieure, au loin des îles: nous mettions en panne. Nous passâmes quelques heures à la dérive, en vue de l'île de Saba, dont les formes escarpées et malveillantes éveillent en nous, chaque fois que nous la croisons, fantasmes et curiosité. Quoi qu'il en soit rien ne viendrait étancher cette dernière et les mécanos ne viendrait pas non plus à bout du mystère de la chaudière: un problème de plus qui s'ajoute au dossier de celle-ci. Avais-je préciser comment son brûleur avait à demi exploser avant de quitter l'Europe?


L'escale suivante donna aux mécanos l'occasion d'une nuit blanche et de plus amples investigations, mais sans plus de résultat. L'origine de la fuite de vapeur demeurait introuvable. D'autres pannes vinrent ajouter au trouble, et au malaise qui gagnait entre les officiers mécaniciens. Les accusation d'incompétence volaient bas, aussi bas que la pression vapeur.


La vapeur, sur un navire motorisé comme le notre est un auxilliaire. Elle ne sert pas à la propulsion directement, mais elle n'en est pas moins vitale: elle sert au réchauffage. Au réchauffage d'un peu tout ce qui en a besoin, du moteur quand il ne tourne pas, et surtout des soutes de fuel lourd, qui sans cela deviendraient aussi solide que du goudron d'autoroute et complètement impompable: panne sèche assurée.


La chaudière est mixte: lorsque nous sommes en route la chaleur est extraite des gaz d'échappement du moteur principal, augmentant ainsi notablement le rendement de l'ensemble, à l'arrêt, un brûleur prend le relais. La vapeur tourne en circuit fermé, ce qui explique que nous ne nous autorisions pas de fuite excessive puisque la réserve d'eau est limitée. Son niveau dépend directement de ce que peut fournir le bouilleur (un désalinisateur) qui ne peut tourner qu'en route et dont la production des dernières semaines laissait déjà à désirer. Il était, en tout état de cause, incapable d'étaler une fuite qui augmenterait la consommation d'eau distillée en plus des besoins quotidiens du bord en eau douce. Le bosco avait déjà reçu consigne de se montrer plus qu'économe dans sa consommation et le lavage du pont fut reporté. A chaque port, il fallut déployer les manches pour approvisionner nos caisses en eau douce et ainsi garantir le niveau de la caisse eau distillée à laquelle le bouilleur se dédiait tout entièrement, désormais.


Dans les jours qui suivirent, d'autres difficultés vinrent éclipser la question de la fuite de vapeur qui accaparait les mécanos jusqu'à la venue d'un technicien d'Europe. En particulier, le brûleur de la chaudière devint capricieux au point de ne plus s'allumer du tout. On dut limiter les allocations de vapeur au minimum et bientôt faire tourner le moteur principal au diesel, qui ne nécessite pas de réchauffage, pendant les manoeuvres.


Tout cela nous mit légèrement en retard, sans plus, mais plomba encore un peu plus l'ambiance à la machine et nos statistiques de consommation, nous forçant à ajouter une escale uniquement pour le soutage, histoire d'être sûr de pouvoir rentrer en Europe. Après de longues tergiversation, la direction de la ligne décida de nous envoyer dans un port du nord brésilien, tapis dans la baie de San Marcos.


Une escale minutée qui durerait finalement bien plus longtemps...


A suivre...

vendredi 25 septembre 2009

Précisions...

Hihi! Spéciale dédicace à notre Cerise nationale!

J'ai cinq minutes, alors je développe:

_ à chaque quart, on fait une petite manip' rapide qui consiste à prendre le relèvement d'un astre. On le compare ensuite avec son azimut calculé grâce aux éphémérides nautiques... Cela nous permet de savoir si notre compas est juste. Car malgré toute la technologie déployée, rien ne sert de courir la vague si elle n'est pas ajustée à point!

_ de même pour le positionnement: le GPS, c'est bien, mais d'une part ça n'est pas infaillible; d'autre part, heu, ça n'est pas infaillible. Donc, quand le temps s'y prête, on sort le sextant! Car pour se positionner, il va nous falloir la hauteur d'un astre ou du soleil à un temps précis (la seconde près). Ensuite, on part d'une position estimée et on calcule à l'heure dite, la hauteur à laquelle on devrait observer l'astre (toujours en fourrageant dans ces maudites éphémérides ou dans le fameux almanach Brown, pour les navires un peu anglo-saxons). On fait la différence des deux, puis on reporte cette distance en secondes à partir de la position estimée dans l'azimut de l'astre (calculé aussi). Perpendiculaire au point obtenu on peut tracer une première "droite de hauteur" (en fait, l'approximation locale d'un arc de cercle), sur lequel on se trouve. Suffit de s'en taper trois comme ça, et l'intersection nous donne la position du navire!

Claaaasse non?


Bon, on fait les TP au prochain dîner des blogueurs!


Je dois filer, j'ai un vieillissement à fêter dans un resto à peine légal à la lisière de la jungle!

Clandestin...


jeudi 17 septembre 2009

Un quart de nuit, comme une playlist...

A la descente nous changeons d'heure toutes les vingt quatre heures. Chaque nuit dure une heure de plus. Nous nous la partageons entre les officiers de quart. Le reste, c'est du sommeil en cadeau. Ce matin, c'est donc pour trois heure quarante que me réveille le Lieutenant Navigation.


Lorsque j'arrive à la passerelle, Jupiter brille au ponant, juste au dessus de l'horizon, elle sera parfaite à tirer pour une variation (le calcul de l'erreur du compas, gyroscopique en l'occurence).


Je rêgle les appareils à ma convenance, branche mon ordi sur iTunes DJ et vais pour m'installer confortablement, donnant congé à Sergei: je lui souhaite la bonne nuit et lui dis à demain. Il me reprend en me disant qu'on est déjà "demain". Je réplique que vu le bordel de la vie à bord, tant que je dors entre les deux: c'est demain! Il part en rigolant.


- Téléphone: Le chat -


Mais entre temps, Jupiter a disparue! Happée par les nuages bas sur l'horizon. Je suis déçu et me dis que je ferai ma variation plus tard, les autres étoiles sont plus hautes et moins brillantes. Et puis je suis pris d'un doute affreux. Je lance Winstar (parce que je suis flémmard et tant qu'a avoir un logiciel efficace) et simule le ciel. Diable. Couchée dans 5 minute. Raté pour Jupiter: je ne la verrai pas ressortir ce matin. Je simule l'heure suivante. Venus se lève sous peu: parfait. Rassuré, je profite du temps imparti pour me mettre une tasse de thé à infuser. Armé de cette dernière et d'un croissant grappillé au carré avant de monter, je m'installe sur l'aileron et profite du vent léger.


- Air: Moon Safari -


Venus est sortie. Je m'en vais sur l'aileron tribord monter l'alidade sur le répétiteur du gyro, décidé à ne pas la manquer. Sous le vent, on sent la cheminée mais babord a été testé aux quarts précédants. Je vise, note mentalement le relèvement et enclenche mon chronomètre, puis à la table à carte, la postion, notre cap et l'heure précise. Je cale le petit papier sous le compas, vais chercher l'almanach nautique Brown et le pose à coté: je ferai les calculs plus tard, à la lumiere du jour.


-J.S. Bach: Suite pour violoncelle n°1 -


Sur le radar de petites tâches jaunes apparaissent. Des nuages clairement. Un alignement parfait. J'en profite pour comparer leur trace rémanente aux indications de l'anémomètre que l'on pensait douteux. Les deux concordent: vent établi du sud ouest force trois. Avant peu nous serons sous la pluie.


- Sufjan Stevens: Chicago-


Je cogite un peu pendant ces quarts. J'ai appris incidemment que les matelots étaient sur le point de se tatouer entre eux. A défaut de pouvoir limiter ce genre de pratiques, j'envisage d'en parler au Commandant, pour pouvoir stériliser leur matériel et leur fournir quelques accessoires afin d'éviter les désagréments. On pourrait aussi envoyer un mail au centre de Purpan, histoire de récupérer quelques conseils.


- Mylo: Paris Four Hundred -


L'horizon se bouche. Tout d'un coup, l'avant semble pris dans du coton: dans l'obscurité, les vibration couvrant le bruit des gouttes, on sent, plus qu'on ne voit, la pluie.

Je m'arme d'un canari pour aller dessaisir la porte de l'aileron. L'averse fouette, je tire la lourde porte et pèse sur la barre de verrouillage, puis je retourne sur le tableau de bord.

Je vais pour atteindre la commande des essuises-glaces, mais dans le noir, ma main heurte le joystick de commande de la barre; balançant celle-ci en mode manuel. Le pilote automatique beugle son mécontentement à grand renfort de diodes rouges. Toujours surprenante cette alarme! Je tatonne un peu pour trouver le bouton d'aquittement. Ca devrait pourtant tenir du reflexe, ce coup, c'est la blague classique qu'on fait à tous les nouveaux embarquant: en ajoutant quelques hurlements de terreur, effet garanti! J'attrape une lampe torche. "Previous mode. Autopilot en fonction, je re-rentre le cap.


- Eddy Vedder: Society -


Je me rassoit dans le fauteuil. Puis me relève et replonge ma boule à thé dans une tasse d'eau chaude. Seconde infusion, plutôt de l'eau sucrée qu'autre chose: j'ai juste besoin de boire chaud. Porte fermée, privée du courant d'air légèrement tropical, la passerelle se rafraîchit au rythme rapide de la climatisation.


Je cogite encore. Je pense au congés à venir. Berlin, sans doute, l'appartement que j'y aurai. Sa décoration. J'imagine mon bureau, des grandes fenêtre, la grisaille. Le feu de tête de mât avant se départit de ses moustaches: la pluie a cessée. De l'autre coté des nuages, le ciel est clair, un petit croissant de lune rince les constellations les plus hautes.


- Richard Les Crees: Good inside -


Le bouton de "l'homme mort" pulse, je l'écrase avant qu'il ne se mette à sonner. Celui-ci est si strident qu'il ferait passer l'alarme du pilote auto pour un vieux chat $$$$$$$. Le jour ne vas pas tarder à se lever. A l'horizon, un petit point: navire! Je vérifie le radar, confirmation. Le premier depuis deux jours. Route opposée, CPA (closest point of approach) à 2,5 miles. Il vient sans doute de là où nous allons et va là d'où nous venons.


- Pulp: Feeling called love -


Je reporte mes points sur la carte lorsqu'elle se couvre de petits points lumineux. Le soleil émerge et se reflète dans la mini-boule à facette suspendue aux lampes de la table. Il rase les grues et me chauffe la nuque. Le navtex déroule doucement un bon mètre de papier thermique avec les messages du matin.


- Her Space Holliday: You and Me -

lundi 7 septembre 2009

Embarquement

Parfois, on a super pas la foi. Le genre de pas la foi où on voudrait juste rentrer chez soi, ou du moins rester en vacances, parce que là, vraiment: on est pô capab'.


Hier en arrivant à bord, c'est un peu le genre de sentiment que j'avais. Passé les formalités d'usages, la présentation avec celui que je relevais, le passage de la suite, je me suis retrouvé libre et seul à cogiter sur les quelques mois de mer qui se profilaient. La perspective d'un embarquement long, pis le Prince Charmant (avec lequel j'avais un peu recollé pendant la dernière semaine) laissé derrière, tout cela concourrait à me coller le blues.


Puis l'action chasse les doutes. Le premier quart, sous un soleil de plomb. Je trouve le soleil du nord différent: est-ce que c'est parce qu'il y vient plus rarement qu'il tape plus cru? Avant deux heures de ce traitement, je sentais déjà poindre la migraine. Cependant, pour un premier jour il s'agissait de faire bonne figure. Surtout j'étais plutôt gâté: une cinquantaine de minute d'opérations commerciales seulement, puis la finition en douceur avec le pilote deux heures plus tard.


19h00, pilote à bord. Il est temps de voir si l'on a pas trop perdu les bon réflexes. Je suis de manoeuvre à l'arrière. Avec moi, deux matelots et un ouvrier mécanicien, ça sera l'occasion de les jauger autant que moi, ils ont tous embarqué trois jours plus tôt à Rotterdam et certains ne connaissent pas encore le navire. Capeler le remorqueur, puis dédoubler les amarres. Les treuils grincent. Les gestes sont un peu hésitant, nos signaux parfois incompris. Larguer les gardes, les pointes, toutes les lignes sont claires. L'arrière déjà a deccosté. Un petit coup de propulseur d'étrave et le navire se place tranquillement dans le courant: nous descendons la Seine.


Terminé pour la manoeuvre, finalement efficace. Mon équipe est bonne, un peu de polissage et je pense que nous serons au top! Je remonte à la passerelle. La migraine creuse son trou lancinant. Il reste trente minutes de quart, le fleuve se déroule devant nous, rythmé par les feux, les bacs et les petits villages aux toits normands. Je discute avec le Capitaine, je le connais d'embarquements précédents; je me dis que, si je focalise moins, le temps passera plus vite.


Le pilote égraine les caps, le timonier barre en silence et derrière nous, le soleil descend. J'ai vraiment de la chance de commencer mon embarquement sur cette note. J'apprécie le paysage et le calme champêtre de ces vallons que je quitte pour plusieurs semaines. Puis viennent vingt heures, enfin, je ne demande pas mon reste, passe le quart au Second Capitaine et file au carré: la stewardess m'attend avec mon dîner. Je n'ai même pas envie de manger plus que l'entrée et le dessert: même ça, je le fais pour ne pas être à jeun au réveil!... qui devrait survenir avant peu.


Le téléphone sonne, je trébuche dans le noir sur ma valise pas encore défaite. Dans la pénombre entretenue par la lumière d'un projecteur qui filtre au travers des rideaux, je me repère, trouve l'appareil plus au son qu'au reste et décroche: le Premier Lieutenant, appel au poste de manoeuvre. Je regarde ma montre: il est à peine une heure du matin. Je ne me souviens plus m'être endormi, juste, une poignée d'heures plus tôt, chercher le sommeil et chasser le mal de tête, blotti sous ma couette dans la cabine sur-climatisée.


Chaussettes, combinaison, pull? oui, pull, il doit faire frais au large à cette heure-ci. Chaussures, casque, radio. Je mets le nez dehors et je ne regrette pas d'avoir pris l'option pull: une petite brise balaie l'estuaire de la Seine alors que nous manoeuvrons pour rejoindre le chenal d'entré au port du Havre.


"_Passerelle de l'Arrière, pour essai.

_Oui l'Arrière, je vous reçois fort et clair.

_Fort et clair également. Peut-on avoir l'éclairage et un bord à quai?

_Tout à fait. Ce sera tribord à quai dans l'écluse, vous aurez un remorqueur à prendre derrière. La remorque du remorqueur par le chaumard central."

Les projecteurs s'allument, inondent la plage de manoeuvre d'une lumière jaune. Mes matelots arrivent.

"_Tout bien reçu pour l'Arrière. L'arrière paré à manoeuvrer."


Il fait frais, le Havre scintille au delà de la mer noir d'encre; première escale; une petite envie de dormir me titille, mais sans doute pas avant la fin de mon prochain quart, à huit heure. Pas de doute, plus de doutes: c'est parti!

vendredi 28 août 2009

Il y a des jours particulièrement étonnants.



J'ai encore dormi dans n'importe quel ordre la nuit dernière. Grosso-modo, après une journée de plus ou moins sommeil, plus ou moins naturel (plutôt moins en fait) j'ai émergé un peu vaseux autour de 2h du matin, tentant vainement de chatter alors qu'après trois changement de résolution, je ne réussissais toujours pas à lire mon écran clairement.

Cela histoire de détourner mon attention des compresses que je me fourrais allègrement dans la bouche pour éponger les conséquences du déquenottage massif de la veille. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre, le goût du sang et de la gaze me filait la gerbe et mes doigts tapaient en verlan: je me suis recouché.


Sur le coup des sept heures, j'étais à nouveau réveillé par l'arrivé à la maison de mes grands-parents. Ils viennent chez ma môman terminer leur tournée annuelle. Ayant déjà "profité" d'eux largement pendant mon passage en Californie, j'avais envisagé de décamper au plus tôt, mais il fallait se rendre à l'évidence, j'étais loin de pouvoir prendre la route hier.


C'est donc la mine déconfite que je me pointais pour partager le petit-déjeuner familial sur la terrasse. J'en profitais pour me faire plaindre amplement et avaler, par bouchée de 3 grammes, un quart de pêche et un pot de riz-au-lait (35 minutes pour l'opération... Pensez à émasculer l'anesthésiste qui intube au marteau piqueur!) .


La matinée passant, je me suis refait une humeur et je suis allez chercher un carrosse pour me mener à Mars. Puis j'envisageais de faire quelques courses de dernières minutes. Puisque décidément personne sauf moi ne me sentait partir seul en voiture, je m'adjoignais ma grand-mère pour cette courte promenade. Charmée de monter pour la première fois dans une de ces berlines allemandes, et sans doute mise en confiance par mon incapacité à lui répondre plus de deux mots toutes les six phrases elle me fit comme rarement la conversation.


Il m'appartient d'apporter là quelques précisions. Ma grand-mère, comme une partie de sa descendance se revendique d'une sous-branche pas très ouverte d'une religion en vogue depuis un couple de millénaires. Autant dire que, pour elle, moi et tous les invertis, on est voué aux Gémonies; et pour ce qui est de l'âme: en brochette sans poivron chez Satan lui-même.

J'ai essayé d'aborder avec elle ma condition, à plusieurs reprises, dans un soucis éducatif bien-sur, mais devant le barrage de négationisme, la vague de conservatisme borné, j'avais jeté l'éponge. Nous en avions conclus sagement avec un cousin, que mes grands-parents étaient complètement incapable d'établir certaines connections neuronales, et que pas plus qu'en Iran, il n'y avait de pédés dans leur famille... Soit.


Mais cet après-midi, en attendant que la pile de sa montre fût changée, elle engagea la conversation sur le terrain de ma vie personnelle. Damned. Campant sur les derniers essais infructueux, je me contentais de réponses évasive tout en essayant d'avaler des miettes de brownie. C'est alors que mes oreilles commencèrent à vibrer très fort. Petit à petit, elle s'aventurait sur un terrain tout à fait nouveau pour elle: l'idée que je pourrais fréquenter des garçons...


La façon absolument défensive dont elle le présentait était tellement risible que je faillis en recracher la demi-bouché qu'il m'avait fallu presque dix minutes pour avaler! Dans le désordre: "j'aurai pu avoir été tenté", "parce qu'on est souvent soumis à ce genre de proposition", "marine milieu très masculin", "éloignement", "expérience", "passager", "juste ami", "sans passage à l'acte", "communauté de pensé", "amitié sans sexe" et encore, on évitait de justesse la faiblesse psychologique et le couplet sur le manque de repère...

Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois (fichu noisette) pour lui assener que j'avais eu un bon paquet de copains, que j'étais tout a fait passé à l'acte (jamais avec un marin) et surtout que ça me rendait parfaitement heureux!


J'attendais le moment depuis trop longtemps. Si elle pensait que je ne saisirai pas la perche... Elle tenta de m'offrir une nouvelle sortie, en me reparlant d'enfants: que ça impliquait forcément une maman; si je pensais à l'un, je devais vouloir l'autre! Las, je lui rappelais qu'en 2009, on trouvait toujours des solutions et que j'étais bien prêt à aller ailleurs pour y vivre heureux, avec des droits, un mari et des marmots.


Elle a pris le tout avec un certain calme, je crois. J'en ai profité pour repasser une couche sur le fait que je trouvais ma vie des plus cool comme ça (pasque je commençais aussi à en avoir plutôt marre de ses histoires d'homos paumés qui venait pleurer dans ses bras pour être libérer du Mal), que je voyais pas le problème. Forcément, ajoutais-je, ton Dieu te dit que c'est affreux, va, le mien: il s'en tamponne! Et même à ça, elle sembla se récrier un peu, mais ne dit rien. Il n'y eut pas de dernier sursaut. J'allais manquer la visite post-op chez le stomato: nous pliâmes vite fait.

mardi 25 août 2009

Le Prince Charmant: je l'enc***

Pardon, y'a des âmes sensibles dans la salle? Ah oui-mais-non: c'est un blog majeur ici :) je vais pouvoir me lâcher, puis c'est pas si souvent!


Pour comprendre les raisons de ma nervosité absolument pas due à un trop plein d'hormones, un petit rappel s'impose.


Alors que le Maru s'apprêtait à quitter définitivement le port de Marseille, le sort mis sur le chemin de son joyeux Capitaine (ça, c'est moi) un gentil matelot (ça, c'est lui). Quand je dis qu'on s'apprêtait à appareiller, on avait déjà remonté la coupée et on a fait connaissance dans les cartons, c'est pour dire! J'entretenais déjà depuis une lune la conversation avec ce garçon et la rencontre confirma un feeling réciproque plutôt positif. Mais voilà, comme d'habitude, le large m'appelait.


On se quittait donc, pleins d'espoirs de se revoir, je rajoutais Marseille en tête de ligne et pensais les possibilités d'y revenir plus régulièrement. Cependant, je devais au passage promettre de ne pas folâtrer partout en escale si je voulais retrouver le monsieur au retour. Dont acte. Je fus sage. Malgré les incroyables tentations de l'été.


Pis avant de remettre pied sur le vieux continent, j'eus une série de discussion avec le monsieur. Qui me révélèrent en vrac: qu'il voulait suspendre toute activité sexuelle pendant un an pour protester contre lui-même et ses excès de jeunesse, qu'il voulait trouver quelqu'un qui soit là plus souvent ou plutôt personne, que j'étais très bien, mais une semaine tous les six mois (en vrai je suis là plus souvent, faut pas exagérer) ça serait pas suffisant!


Bon, j'étais tombé en plein mélo, comme un cheveu dans la soupe. Alors qu'il se redécouvrait dans les études et un brin de solitude, je venais comme le diable, mon carquois plein de flèches à tentations. Le pire, ça été de me dire que plus il craquait (parce qu'il craquait, je l'ai pas forcé non plus ^^) plus il se mortifiait après coup!


Voilà, un double complexe du Prince Charmant en bonne et due forme! Moi qui pour la première fois devait ranger ma libido au vestiaire (dans une période à terre) pour une histoire qui sentait le souffre à des miles à la ronde et lui qui s'était toujours pas remis de lui-même et qui espérait plus rien ou à défaut la perfection!


Rhaaaaaaaaa. Et merde que tout ça! Alors que je suis en pleine phase: "ça va bien les conneries, on arrête de recruter les équipages dans les tavernes: il nous faut du upper-class et on se donnera les moyens du long terme!"; je me suis auto-fauché dans mon élan... Il était bien, malgré les vices cachés, j'espérais bien en tirer quelque chose et j'imaginais même donner un sursis à Marseille (sic).


Bon, ben voilà, en plus je suis trop con (si, encore) je pense encore pouvoir lui faire changer d'avis sur lui et sur ma vie, mais par contre, mon niveau de concessions est au plus bas. Mon centre de gravité a refilé vers l'outre-Rhin, et je me laisse aller à de nouvelles envies. Entre autres (grrrr, ça c'est encore la faute à RC* et à Olf): ça... Je vais être occupé aux prochaines vacances ^^ et en attendant, que je suis con, mais que je suis con!

vendredi 21 août 2009

En attendant d'embarquer...

C'est assez amusant ces périodes de vacances. Tout le monde est sur la route et avec certains tout le monde, les dites routes se croisent assez souvent. Ce fut le cas avec la bande des cinéastes. Partis de France il y a quelques mois pour rapporter au monde, en vrac, le prix du steak argentin, le malheur des coyotes (ou de leurs clients) et les abus répétés des affreux de la nomenklatura de l'agro-alimentaire mondial, ils ont eu la bonne idée d'avoir à quelque chose prêt le même programme que votre serviteur pour la fin de leur voyage. Une remonté à travers l'Amérique du nord dont les étapes voulaient correspondre.


Nous avons ainsi partagé quelques burgers dans un restaurant idéalement dénommé le Bareback (ça doit pouvoir dire autre chose, mais honnêtement j'avais l'esprit trop tordu pour y réfléchir) après une journée de surf à San Diego et quinze jours plus tard, nous descendions les pintes sur St Denis! C'est à ce moment que vint l'inattendue proposition d'aller se jeter d'un avion le lendemain même. Une bande de français fous, dont une bonne partie localisée, les avait pousser à ébaucher ce projet décadent. Le temps de décaler un rendez-vous du lendemain et j'acceptais de me joindre à eux.


D'habitude, je préfère piloter. N'importe quoi, même si ça vole, j'ai eu ma période pour ça. Depuis quelque temps, l'idée de reprendre le vol, en planeur ou en parapente, me travaille. Quant à sauter, j'y réfléchissait plus ou moins sérieusement, sachant que dans l'absolu: j'ai peur du vide! Etonnement, ça ne m'empêche pas de grimper, ou de faire le funambule quand je suis bourré. Mais par exemple, quand il s'agit d'attaquer le plongeoir de cinq mètre à la piscine municipale, ça finit souvent en retraite laborieuse à quatre patte sur la planche.


C'était donc l'occasion rêvée de voir se qu'on valait. Météo idéale, compagnie de qualité! Le lendemain, à l'heure dite (ou presque, mais ces fichus travaux partout...!) nous étions à l'aérodrome. Quelques tentes, des bâtiments préfabriqués et surtout l'ambiance détendue de joyeux fous qui s'épanouissent à l'abri des regards. Une décharge à signer, un numéro à laisser au cas où. Et puis attendre son tour, l'avion décolle et se repose, larguant à chaque fois son lot de passagers à 12 000 pieds. Les candidats sont appelés régulièrement à l'habillage, par des haut-parleurs à l'accent québécois. Notre tour. L'ambiance est légère et rigolarde, pas de tension accumulée: nous attendions tranquillement en jouant aux boules (Massillia Powa!). Puis le briefing, à l'écart de la foule, toujours détendu, mais l'isolement du groupe lui donne une tournure solennelle. Haut-parleurs: trois minutes. Les instructeurs viennent à peine de se poser du saut précédant, ils nous rejoignent, chacun le sien, déjà attribués. Français, canadien, finnois, néo-zelandais. Les deux derniers sont fous! Le mien, le canadien, plutôt calme. L'avion se pose, ne coupe pas, dernier check, on embarque, dans l'ordre inverse de saut. Je suis en deuxième ligne après les solos. Les deux fous déconnent abondamment, puis briefent leur binôme. Le français aussi. Le mien est silencieux. Il me montre juste son altimètre, régulièrement. Les lampes, trois minutes, enfin, il me briefe rapido. Rien de nouveau. A part la position de base, y'a pas grand chose à savoir!


La porte s'ouvre, les solos partent en hurlant. Le français part avec la collègue, les filles d'abord. Puis nous. Pas trop le temps de se poser des question, pas le temps de refuser le vide. Il pousse derrière. On est dehors. Je suis débile. C'est pas si pire. Le temps de se dire ça et on est stabilisé en chute libre. C'est é-nor-me! Je kiffe. Quelques secondes seulement: on ouvre à 5000 pieds, tout en douceur. Le bruit s'arrète. On enlève les lunettes. Le reste, c'est de la promenade et du jeu à faire des tours de manège en tirant sur les longes. Encore quelques minutes, on se pose, pis on regarde déjà l'avion repartir avec envie. Je sens que c'est pas le dernier!

mercredi 19 août 2009

Je rentre

Enfin, je viens passer 15 jours en France disons.
Et j'ai pleins de choses à vous raconter...
Mais j'ai la flemme. Je ferai ça dans l'avion.
Teaser:
Comment j'ai attrapé la grippe A en sautant en parachute!
Comment j'ai attrapé des MST sans tromper mon copain qui le sera sans doute plus à mon retour!
Comment je me suis fais tordre le coup, pour de l'argent!
Comment une coiffeuse mexicaine a raté ma coupe et un mignon du village a sauvé l'affaire!
Et en bonus track, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Cody-le-jardinier, qui vient tondre la pelouse de l'amiral....

Que de suspens!

jeudi 6 août 2009

Ajout au rôle.

IL est revenu!

De Big Sur à San Fransisco


Aquarium de Monterey



Canada! Me... revoilà!

Presque un mois que nous avons largué les amarres: un petit point s'impose!

La première tournée (nord-américaine) est presque bouclée. Revenue en terre canadienne, je reprends mon souffle et profite d'être loin de toute mer pour apprendre le travail de la terre. Je suis quasi quotidiennement recruté pour sarcler le potager et le labeur ne me déplaît pas tant que ça. Rien à voir avec Cody-le-jardinier (jailbait) qui vient donner un coup de main pour tondre la pelouse! Mon homme m'attendant au port je suis d'une sagesse insoupçonnée. Insensible aussi aux appels des ex (il semble que ce soit la saison) qui défient le décalage horaire et ma raison!

Les trois dernières semaines m'ont vu, dans l'ordre: surfer la vague à San Diego, pleurer la découverte de nouveaux muscles dans mon dos, faire le tour de studios Hollywoodiens (on est touriste ou on l'est pas), me faire inviter chez le manager d'un motel dont l'établissement était plein, y boire du bon vin, remonter la Highway 1, le long de la côte, y spoter les éléphants de mer, faire ma pause à San Fransisco, prendre un promène-couillons dans la baie pour passer sous le pont, faire du Rock-band avec les cousins, me refaire le dos dans un spa sous les étoiles, vue sur SF... les quelques centaines de miles sur les jours précédents commençant à se faire sentir!

Je comptais profiter de l'escale à SF pour squatter le studio de tonton et améliorer ma maîtrise de l'art photographique... las, la présence massive de famille a transformé le plan en une semaine tour-operator, bien, mais fatigante.

La dernière étape, 20 heures, avions plus voiture, sans trop de sommeil m'a achevé. Mais tout s'enchaîne bien: la campagne anglophone est un coin idéal pour se ressourcer. Comme au premier jour de ma tournée, alors que je débarquais d'Europe, j'ai fais une cure de sommeil, pris le soleil qui se dégageait juste pour mon arrivée, puis ai profité des plaisirs simples qu'offrent le voisinage: profusion de bleuets, étangs et chalets, internet depuis mon lit, bibliothèque fournie.

Si je suis sage, je m'offrirai un nouvel objectif en passant à Montréal et tenterai de mettre en pratique toutes les techniques de portrait que je m'efforce d'apprendre ici (je pense à ma reconversion).... à suivre...

vendredi 10 juillet 2009

Hissée la grand' voile!



La dernière semaine phocéenne aura été un festival! Normal, les lancements sont toujours une successions de jours fébriles et celui-ci n'échappait pas à la règle. Nous avons terminé deux mois d'examens, enfin, mais le Maru ne pouvait partir sans tous ses certificats! Le soir du dernier oral, veille des résultats, la fine équipe s'est retrouvée dans les bureaux de l'armement pour fêter ça: il y avait là quelques odeurs d'adieux! Pour ne pas rester sur ces notes, nous avons tous filé vers le Vieux Port, mené un digne barathon et fini dans des bars de mauvaise réputation...


Le lendemain, les résultats, globalement bon, tombaient. Le Maru était libre! Empaquetage alors. Pour ajouter aux tracasseries, l'annexe est tombée en panne, rendant les transbordements un peu plus complexes. Aussi, avant de partir, je voulais auditionner un membre d'équipage potentiel, avec lequel j'échangeais depuis quelque temps déjà via msn: le jour je remplissais les cartons, et la nuit: le plein de câlins! Las, pourquoi n'ai-je pas connu ce délicieux jeune homme plus tôt! Nous nous entendons bien... je crois qu'il me ressemble, même physiquement, on note un mimétisme étrange. Mais vint, le départ, camion et aller-retour pour vider l'appartement, rendre les clés. L'annexe réparée, je la menais à Cassis dans un petit hangar où elle passera l'été. Le lendemain: train pour Paris, transition.


Je suis allé faire un saut au Centre Pompidou, que je n'avais jamais visité. Un peu déçu par rapport au Tate Modern, mais en matière de contemporain, je pense que tout est éminemment subjectif! Une nuit au pied de Montmartre plus tard et nous hissions le grand pavois, donnions de la corne et enfin, larguions les amarres.


Le Triton Maru a remis les voiles! Je me suis écroulé à Roissy, ai zonné à Trudeau et première escale: le Maru découvre les cantons de l'est défaits de leur gangue de neige! Comme c'est vert! Cela change de la Provence, je n'étais plus habitué à voir un tel gazon! Et le jardin à l'anglaise, frais de rosé le matin me ravît.


Le vieil Amiral et Madame tiennent leur maison avec toujours autant d'amour et, malgré le décalage, nous fîmes honneur au premier repas. Le commissaire et ses moustaches rousses nous a reconnus, il est venu se frotter et nous a mordillé le pied!


Je vais dormir encore, cette semaine fut folle!

jeudi 18 juin 2009

Pavillon Papa

On m'a parfois demandé si toutes les mers et les océans se ressemblaient ou si, par l'habitude, on pouvait les différencier. J'aime bien cette question. En fait, j'aime bien ce qu'elle m'évoque quand j'y réponds.


Ce n'est pas le calme mélancolique de la mer des Sargasses, où les furies de Bonne Espérance.


Mais lorsque l'on revient d'une longue traversé.

Lorsque pendant des mois, on a regardé le soleil se lever dans un voile de brume, immuable, par le pot-au-noir. Ou s'éteindre dans un cumulonimbus et y réveiller les éclairs, soirs après soirs, dans la Caraïbe. Lorsqu'on a traîné nos flancs ternis un peu partout, et que l'on revient vers le Vieux Continent. Alors on sent. Un jour avant Gibraltar, quand la brume se lève, quand la couleur de l'eau change et que l'air s'allège. On sait que l'on rentre Puis on est en Méditerranée et on jurerai en connaître chaque mouton, chaque ombre.


Quand on me pose cette question, je pense à cela. Au retour. Au pays. A cette odeur de sel plus forte. A l'air plus frais. J'adore. Il y a toujours une ébullition particulière quand on retrouve sa première mer.


Quand je suis rentré, en octobre dernier, je n'ai pas reconnu mon pays. Pendant plusieurs semaines et plusieurs mois, je voulais être encore loin. Repartir. Croulant de travail et de démotivation, je ne voyais rien qui m'attache à cet endroit. Peut-être que la transition avait été trop rapide? que je ne trouvais plus ce que j'attendais tant? Je ne sais pas.


Toujours est-il que, depuis la fin des cours, j'ai gagné du temps. Ca m'a permis de me consacrer à tout ce que j'aime faire lorsque je suis à terre: rencontrer des gens, passer du temps avec mes amis, me reconnecter avec le monde, aiguiser ma curiosité. Depuis que le soleil brille, que la mer est baignable et que les profs me lâchent la grappe: j'ai l'impression de revivre!

Mon binôme de révision s'est reformé à l'approche de l'examen. On se tape dessus, on révise et puis on va à la plage; on nous donnerait difficilement l'âge de raison. En tout cas, ça me renvoie trois ans en arrière. J'ai du temps pour parler avec les gens, au delà du boulot, de tout et de rien, d'arts et de spectacles. Je prépare mes voyages.


Tout ce qui m'a manqué pendant l'hiver, le voilà! Toujours pas de Second Capitaine à l'horizon, mais je ne m'ennuie pas pour autant: les bons marins savent où traîner dans les ports, et parfois un équipier fait un bout de route avec moi. Il aura fallu sept mois pour que j'accepte et apprécie d'être ici. Et pourtant l'escale touche à sa fin. Dans trois semaines, on fait les sacs, on remise l'excédent et on repart.


La peinture est à peine sèche mais bien sous peu, le Maru appareille.

samedi 16 mai 2009

Poppers' Easter

Le 15 mai, à l'origine, c'était une date parmi tant d'autres... tout juste la fête d'une grande tante, et voilà.
Mais si l'info se confirme et que l'Empire ne contre-attaque pas, dans un an, nous fêterons la résurrection du Poppers en cachant des fioles dans les jardins.
Il y a parfois des bonnes nouvelles (bien sûr c'est dans le sens grand et noble du progrès de nos libertés que cela me touche, pas pasque je suis un gros drogué ^^)!

...Oui, le Maru tourne au poppers, et alors? Avec la fin du pétrole, on cherchait une énergie alternative! ^^ 

samedi 2 mai 2009

Ah, les jeunes...

... Où l'Auteur constate que décidément il blanchit grave!


Depuis que je suis de retour à terre, j'ai noté une chose intéressante. Toujours à la recherche de mon Capitaine en second, j'ai réactivé la chauffe sur mes profils divers et variés dans les recoins de la toile: oui, pour relancer une chaudière, on fait feu de tous bois, hein... Donc, ne méprisant pas la possibilité de faire des rencontres nouvelles, surtout en étant parachuté dans une ville où je ne connaissais plus personne, j'ai à nouveau consacré un peu de temps aux grands noms du business qu'il ne me sera pas utile de nommer ici ;) .

La chose intéressante, donc (oui, jusque là, 3615 MA VIE, tout le monde s'en tape ^^): alors que je ne m'étais, depuis les quelques années que mon profil existe, quasiment jamais fait branché par des gars plus jeunes (vous me direz: "forcément, quand on est en bas de l'échelle") mais même en avançant en âge, et peu par des gars de mon âge (oui, bon, j'ai l'air vieux: et alors!?) et même jusqu'à relativement récemment; voilà que depuis quelques mois, ils constituent une part non négligeable de ceux qui m'abordent!

Et, et c'est là que ça devient intéressant pour de vrai: ceux qui m'abordent, ce ne sont pas les mêmes "plus jeunes" qu'avant qui auraient eux-mêmes vieillis (faut suivre: on va dire (sachant que je vais sur mes 27) que ce ne sont pas les 22-25) mais les "nouveaux" bleus, les 18-20, et encore, quand on sait ce que veut dire "18 ans" là-bas... échelle logarithmique inversé, ça doit couvrir jusqu'à 16 ans (ouf, pour l'instant, ils sont encore majeurs sexuellement... mais on va quand même vers un sacré bordel ^^).


J'ai cherché des explications à ce phénomène. Avec le reste de bon scientifique en moi, nous avons découpé le problème et tenté d'identifier les variables. Les deux principales sont apparues: moi qui débarquait et les boutonneux qui eux aussi, limite d'âge oblige, débarquaient. A part le petit chiffre dans mon profil, qu'est ce qui change en moi? Allez, soyons pas vache, on va dire que j'ai l'air plus mature? Peut-être même que je me bonifie avec le temps?! Bon... on arrête de se la péter, n'exagérons rien (on va fixer ce paramètre et s'intéresser à l'autre, ça sera plus crédible)! Hem, et l'autre variable, c'est l'autre. Enfin, l'autre personne quoi! Qu'est ce qui change de leur coté? Qu'elle est la différence si énorme entre un gars de 18 ans et un de 20 ans qui induit une telle différence de stats entre ces deux catégories lorsque on en vient au nombre de visite de ma page? Si ce n'est la très fameuse "génération"?


De la génération.


Surtout quand je ne faisait que subir le jugement de cette différence, mais aussi maintenant que mon grand âge m'autorise à l'utiliser comme argument plein et entier pour emporter une dispute, je me suis toujours débattu avec des concepts tel que celui de  génération: ça m'a toujours semblé bien léger, et surtout marqué du sceau de l'emporte pièce! Puisque chacun a toujours tendance à dire que la suivante est plus sauvage ou plus bête, depuis le temps, on devrait en être rendu à l'ambiance Cromagnon sans finesse, et pourtant, force est heureusement de constater qu'années après années, on y survit, sans pour l'instant, avoir fait sauté la planète.

Dans l'absolu, difficile de dire la différence entre tous les jeunes de 25 ans et tous ceux de 15 ans. On se facilitera souvent le travail en disant qu'ils ne sont pas de la même génération, point barre. Ok. Et celui de 20 par rapport à celui de 25? Celui de 30 par rapport à celui de 25? Parce que si l'un est acceptable dans la génération du 25, l'autre aussi, et que valent ils l'un par rapport à l'autre? Embrouillé, mais on se comprend, n'est-ce pas?


Pourtant, il se passe bien quelque chose. Prenons la montante (de génération)... C'est toujours celle qui pose problème en général ;) . Si je me retiens de balancer à la volée que "les jeunes d'aujourd'hui...", je sens bien qu'on est pas exactement du même monde. Et c'est là que ça se joue en fait: on est avant tout la génération de quelque chose! Je fais partie de la génération qui a vécu enfant/ado la chute du mur: la fin d'une utopie; et la fin d'un affrontement. Alors qu'eux, ils sont la génération du 11 septembre, ils ont vu, vécu et surtout baigné dans l'atmosphère particulière de la chute des tours: la fin d'une autre utopie, mais le début d'un affrontement.

Et comme on veut grosso-modo se caser 8 génération par siècle, pour faire nos paniers, il suffit de sélectionner un ensemble de faits, objets, idées marquant(e)s et révélateurs au vu de ce que l'on cherche à démontrer, dans lesquels auront baignés tous les uns, et pas les autres. Lorsque le faisceau est convergent et assez conséquent pour créer une base de différence marquée: on peut commencer à parler de génération nouvelle. Je serai bien en mal de donner la limite un peu précise qui me sépare de la génération montante, mais pour fixer les esprit: on parle de ceux qui ont toujours connu la communication moderne (information directe et liens interpersonnels: internet et les portables, quoi! mais je voulais pas sonner comme un vieil article de Parents magazine) , la télé-réalité, mangé du South Park à la place du Tex Avery, du Skins à la place du Hélène et les Garçons, etc.


Et cette génération nouvelle adopte des comportements assez différents de la mienne. Avouons-le nous, notre génération vit encore des restes d'un système infantilisant. Ce que nous avons perdu par rapport à nos parents, c'est que le système nous a chouchouté assez longtemps puis nous a lâché comme des merdes en cours de route, alors que nos aînés, il les torchera jusqu'à leur mort! Douloureux à reconnaître, mais ça a pondu une génération d'adulescents, sans cesse au bord de la régression, qui feront les choux gras des psys le moment venu (et gnagna l'abandon, et gnagna le vide émotionnel à combler par une soirée boulgui-boulgua)! Vous pouvez l'accepter sans peine, surtout si vous y adjoignez le tranchant: "mais de toute manière, c'est la faute à nos vieux!". Alors que la génération suivante n'a sans doute pas été bercé du doux espoir d'un monde meilleur! Eux, dès le début, on les a tranquillement lâché à dix milles pieds et c'est Universal et Fox News qui distribuaient les parachutes.


Pour le coup, ils n'ont pas cette entrave du passé qui nous obsède. Ils n'en attendent pas grand chose et regardent plus en avant: pour une fois qu'on parle bien de vous, les jeunes, notez-le! A coté de ça, oubliez la romance, Loana est passée par là. L'inhibition ça a un peu de bon, mais c'est pas très vendeur: on se foutait de la gueule des japs parce que leurs gamines se prostituaient pour payer leur nouveau portable, à ce train là, on va pas rire longtemps! Des précoces, y'en a toujours eu, mais là, ça devient la norme! Moi qui à l'inverse, ai vécu à Wonderland pendant assez longtemps, j'ai l'impression de discuter avec des gens qui en savent plus que moi sur le sexe... et c'est sans doute vrai! Le tout trempé dans une dose stupéfiante de stupéfiants, qu'à la saison 4 de Skins, ils en seront à baser leur coke avant d'aller en cours et piquer les jarretières de maman pour se faire des garrots!


Fort bien me direz-vous. Les voilà plus vite sur le marché, cela ne manquera pas d'en ravir certains! Mais le hic, car il y a toujours un hic, vous le savez. C'est que derrière cette façade, qui nous fait croire que cette génération d'ados, ce ne sont plus des vrais ados. Cette façade qu'ils entretiennent eux-même comme l'illusion qu'ils ont grandi plus vite et ont droit plus tôt à tout. Si l'on gratte bien on se rend compte que certaines choses sont bien à leur place. S'ils connaissent des trucs dignes d'un Kama Sutra Manga, s'ils vous draguent comme des adultes (?!) sûr d'eux et de leurs atouts, qu'ils sont capables de monter les pires intrigues pour camoufler leur âge ou pire, qu'ils l'assument avec une indifférence touchante, on sent encore les gamins là derrière. Que s'ils rejettent le protectionnisme, ils sont encore de l'âge où l'on cherche sa mère des yeux quand se lève la tempête. Qu'ils n'ont pas cette résistance à la frustration que seules l'expérience des années peu donner.


Ce qui me fait un peu peur, c'est que les petits bougres feraient presque illusion. C'est comme les jeux de camouflage dans la le règne animal, ils ont une longueur d'avance. Et sous les traits de cette nouvelle génération, bien vite arrivée, pas encore comprise, on a pas encore retrouvé les contantes universelles du gamin qui toujours qui s'y cache. Et cette erreur participe, à d'autre niveau, d'un monde qu'on leur construit.

Je pense en cela aux remarques sur les sauvageons qu'on pourrait entendre à ce qui reste des zincs de France et surtout de Navarre (artefacts de la génération précédente, hihi) mais aussi et surtout aux excellents billets que l'on retrouve chez Eolas sur la justice des mineurs et les tendances de son actuelle évolution. Sans m'étendre sur des considérations de politique et de médiocrité, j'eus espéré de ceux qui nous dirige qu'ils aient la finesse d'esprit de lever le coin du costume dont s'accoutre nos chères têtes blondes avant de leur tailler un costard... et pour ma part, après de si intenses réflexions, je comprends pourquoi je me fais chier à draguer un gars plus vieux (oh, pas de beaucoup non plus)! (mais qu'est ce qu'il fout au fait ce con à être occupé tout le temps! Je vais finir par repartir, on aura toujours rien vécu!)

mardi 14 avril 2009

Aprèm' au soleil...(2)



Aprèm' au soleil...(1)


Le Mercato

Il semblerait que le soleil soit en train de gagner la partie. Semaine après semaine, moins de pluie et plus de rayons à vous faire tomber le sweat-shirt. Conséquence directe, les ados bourgeonnent et les hormones de la population générale bouillonnent, rien de moins: c'est le début du grand mercato printanier (qui précède la période non moins agréable des orgies estivales).


Sensible comme les autres à la caresse du soleil et à la solitude sur la plage, je me suis réactivé. Non pas seulement sur les différents sites dédiés mais surtout pour donner suite aux quelques rencontres glanées là-bas. Ces deux dernières semaines furent donc une succession de verres à droite, de sorties à gauche et de superposition de prénoms-rendez-vous-sms-tu-fais-quoi-dans-la-vie.


Alors que cet harassant marathon arrive sans doute à sa fin, je m'apprête à éliminer quelques concurrents afin d'y voir plus clair. Reste en favori un garçon plein d'avenir. Enfin, dont la relation avec moi a un avenir potentiel.


Basta les étudiants, monsieur travaille (ou presque... il finit sa spécialité. Monsieur sauve des vies!... ou vous refait le visage, mais c'est plus cher!). En conséquence, il est indépendant, a un appartement agréable et développe un goût certain pour les arts. Il joue très bien du piano et il a de la conversation. Il apprend la cuisine avec sa meilleure amie, qui est aussi une grande fille (travaille, a une vie, grande quoi). Enfin, tout cela nous change bien bien de toutes ces post-lycéennes que nous ramènent amis et coloc' à la maison!

Enfin autre chose que du psyco-drame tout juste digne d'AB-production. Agréable.


Nous avons eu quelques conversations sympathiques. On s'entend bien. Il m'apprécie, me l'a dit dans un message qu'il m'a envoyé pour me souhaiter la bonne nuit. Je lui ai répondu que moi aussi. J'ai bien envi de laisser une chance à cette relation là. Suspendre les entrevues avec les deux ou trois autres, pour un moment.


J'ai le sentiment que ce flirt part sur de bonnes bases (trois fois que l'on se voit et on a toujours pas couché ensemble! Si c'est pas mignon!). Il est un peu plus âgé mais a bien moins de cheveux blancs que moi. Il est souriant. Je crois que je l'aime bien!... je suis dans la merde.

lundi 6 avril 2009

Pavillon arc-en-ciel

Décidément, il est dur de se remettre à l'écriture.


Revenu de plusieurs semaines de croisières imaginaires, je vais tenter de vous résumer mon journal de non-mer!


Tout d'abord, nous avons pavillonné le Triton Maru! Si le Corsaire arborait tout naturellement le pavillon noir, c'est le rainbow flag qui bat à la poupe du Maru! Tout aussi fièrement.


Explications.


Depuis le quelques temps, deux sentiments concomitants me poussaient à abandonner mes restes de retenue: d'une part je suis tous les jours plus à l'aise avec ma vie socialo-sexuelle et prêt à défendre mes intérêts et d'autre part les derniers placards à l'horizon me rebutent de plus en plus. Ainsi, j'ai décidé depuis ma rentré qu'il était hors de question de camoufler quoi que ce soit à l'Akadémie. La plupart de mes amis étant déjà au courant, la nouvelle atteignit alors mon cercle social élargi. Sans heurt.


Jusqu'à un certain stage de formation médical, il y a de cela trois semaines. L'humeur était jouasse et, comme il semble à chacun de nos stages, nous parlions principalement d'alcoolisme et de sexe. C'est fou, mais ramener les soins infirmiers, la télémédecine, les ressources humaines, la météo et la navigation à l'alcool et au sexe, toujours, ça tient du sport de compétition (ou dénote certaines obsessions marinières)... enfin, passons.

Toujours est-il que moi et ma bande, nous n'étions pas avares de commentaires. A un moment, après une remarque trop quelconque, le médecin qui nous supportait fit une aparté au sujet de l'homosexualité. Pour mes petits camarades qui vivent à hétéroland, ils expliqua calmement qu'un pourcentage non négligeable de la population éprouvait une attirance pour le même sexe et qu'au vu de notre nombre, il devait statistiquement se trouver parmi nous au moins trois homosexuels. C'est là que votre serviteur, grisé par deux bonnes heures à sortir des bons mots, tapa du poing sur la table et lâcha avec entrain: "Bon, ils sont où les deux autres!".


Cela fit bien rire. Mais sous les rires et sans aucune préméditation, nous venions d'assister à une sortie presque officielle!


Ce jour là, nous avons franchit un cap. Certain. Je crois bien être le premier PD avéré de l'histoire de cette fichue Akadémie. Pas homo, par contre; il y a trois ans, nous avions une lesbienne parmi nous: trop fortes ces lesbiennes, toujours en avance! Mais malheureusement, elle n'est pas restée bien longtemps... j'ignore les raisons réelles de sa démission, mais le fait est qu'elle se retira après sa première année.


A la fin de la semaine suivante, j'apprenais que la nouvelle avait déjà transpercé jusque sur les navires de la compagnie, en tout cas jusqu'aux oreilles des vieux Capitaines, les seuls à ne pas savoir. Transformant ainsi la rumeur en info bien gouleyante à mâchonner pendant les longs embarquements... Je soupçonne le rapporteur d'avoir aussi joué la taupe, mais bon, je ne lui en veux pas, je m'en fiche: c'est un petit monde de toute manière et je ne comptais pas vraiment y échapper. Le retour à bord sera intéressant. 


A voir si cela conforte les générations montantes... Je sais que je ne suis pas le seul là bas: la marine et pédéland sont définitivement de petits ensembles... leur intersection est bien vite mise en évidence pour qui s'y penche!

dimanche 1 mars 2009

Port d'attache.

Ahhh, enfin les vacances. J'ai mis le cap au sud. Plus sud que Mars, me direz-vous? Oui, oui, c'est bien possible: il se trouve qu'en un recoin de la péninsule ibérique, mon amoureux teutons fait son auberge espagnole! La première occasion de le rejoindre se présente et je frétille à l'idée d'y arriver.


En chemin, je ne pouvais pas ne pas m'arrêter dans la cité nord-catallane qu'habitent ma mère et son compagnon. Ceux qui nous ont suivi du temps des croisières du corsaire se souviennent de mon avis sur la place: plutôt médiocre. Cependant, si l'alentour confit toujours dans son inintérêt, le havre maternel devient, lui, de plus en plus agréable.


Cette semaine, tendu et particulièrement abêti par les medocs, je trouve ici repos et amour inconditionnel. Ma mère, comme son compagnon, m'ouvrent leur porte dans une tradition d'hospitalité teintée de notes orientales: ils m'accueillent comme l'enfant prodigue, et mieux, je sais qu'ils accueilleraient tout le monde aussi bien.

En fait, je trouve une ressource ici que rien n'achèterai et je suis fier d'avoir développer mes valeurs dans ce creuset.


J'ai en ce moment un nouveau cours de "management social". En conclusion de son cours, vendredi soir, le prof nous expliquait pourquoi notre jeune génération était sans repère (voire fichu): en effet, si la sienne avait grandi dans l'objectif de "réussir sa carrière" (facile), la notre s'était vue assigner comme mission de "réussir sa vie"! Et dans son esprit, cela relevait de l'impossible ou en tout cas du tellement flou que cela panique les foules!


J'ai un peu souri à l'assertion. Pas qu'elle fusse dénuée de vérité. Mais, quand je viens ici, j'ai bien l'impression qu'elle est là, la voie vers la réussite. Cette maison qui, vaches grasses, vaches maigres, est toujours ouverte. Cette table où l'on se serrera toujours pour un couvert de plus. Je reproduis ce comportement chez moi avec plaisir, et après le choc initial, cela charme les gens. Et surtout, cela m'apporte bien plus que tout le reste... Au final, ça ne me semble pas si dur de réussir sa vie: suffit d'oublier toutes les valeurs égoïstes de merde que se sont construites la génération d'avant. ^^ Et les vapeurs capiteuses de la chicha me rendent contemplatif...

vendredi 27 février 2009

Le soir au gaillard d'avant!

Que l'on se rassure, je continue à faire mon Lapin de Malheur. D'ailleurs, hier, mes quenottes de sagesse ont failli me rendre fou (fou comme dans "fou avec rage de dents"! vous voyez le genre...). Mais cela ne nous a pas empêché de mener à son terme boiteux un petit projet.


Nous étions donc une grosse quinzaine à nous retrouver dans un restaurant pirate du centre pour entonner des chants à hisser! Bonne soirée je pense pour tous les participants, majoritairement marins. Moules-frites, vins et rhum. Ambiance parfois paillarde et parfois mélancolique: le répertoire des océans est varié!


L'idée de base était de créer une soirée ouverte à tous sur le thème des Chants de Marin. Là où l'organisation (moi) a péché, c'est dans la diffusion de l'information à l'extérieur. Fit. Nous avons, pour compenser, rempli la petite salle avec encore plus de marins (mixtes :p pour les choeurs ^^ ) et amis de passages. Pour la prochaine, en préparation, les 24 premières heures de diffusion ont enregistré (via le site onvasortir.com, que je découvre et dont le fonctionnement me semble intéressant) une demi douzaine de réservations et je pense que les prochaines soirées ressembleront plus à ce que nous attendons au final.


En attendant, nous avons passé un bien agréable moment et, surtout, cela nous a permis de créer une petite base d'animateurs pour ces soirées qui devront nager très vite de leurs propres avirons... le Triton Maru ne restera pas à quai très longtemps!

mercredi 25 février 2009

Laapin.... Laaaaaapin.

Donc, la semaine dernière c'était un peu de la merde, faut bien le dire. Mais comme d'hab', une fois le plus bas bien atteint et digéré, on peut rebondir.


Retour à Marseille donc, où le souvenir de deux exams ratés a disparu aussi bien que le Mistral! Il fait donc beau, chaud: temps propice aux sorties.


Nous nous promettons donc pour le soir de fêter quelques soutenances. Mais avant de s'agglutiner autour de nos pintes, un de mes bons amis me propose d'aller grimper un peu: rien de mieux que du sport, enfin, je dis ça, c'est pasque tout le monde le dit!


Donc grimpette, tout se passe bien. Et au retour, paf, un flash. Mince en ville, on est bon pour deux points et 90 trucs. Ca aurait pu gâcher la soirée, mais non, il nous en faut plus. Je passe chez moi, ayant dans l'idée de prendre une douche et mon coloc au vol. Manque de pot: lui a déjà fait son vol. Il m'attend marri, allongé le pied cassé. Ca aurait pu gâcher la soirée, mais non. Les survivants courent au bar, boire à la santé des moins bien portants! On boit, on devise et ma foi, la soirée est excellente et le troquet, que je découvre, fort à mon goût. C'est au moment de partir que les clés du copain sont portées disparues... Instant de panique, descente dans le parking sous-terrain: la voiture aussi a disparu... vrai panique... c'est nous qui somme marrons. Ca aurait pu nous gâcher la soirée.


Bon, là, en toute honnêteté, ça a gâché la soirée ou ce qu'il en restait... se faire voler sa caisse, c'était un peu le coup de grâce... sans compter la panique pour l'appartement dont les passes ornaient le même trousseau. Fin, de nuit au commissariat, fin-bourrés, mais pas en cellule de dégrisement: comme quoi, on avait encore échappé au pire.


Je crois que je diffuse maintenant tout la guigne accumulée la semaine dernière... j'suis un chat noir?

vendredi 20 février 2009

Apprendre

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